Bien plus qu’un simple engrais !

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Sur notre planète, le sol est sans végétation exclusivement dans deux cas de figure : dans les déserts ou bien sur les terres agricoles après une récolte et avant le semi de la culture suivante. La technique de l’engrais vert permet d’occuper le terrain entre deux cultures, notamment en fin d’été jusqu’aux cultures du printemps suivant, avec les multiples avantages que cela apporte au jardin.

La technique est simple :

Récoltez : Vous venez de récolter vos derniers légumes, et votre terrain se libère.

Semez de l’engrais vert : N’attendez pas que votre terre se dessèche, griffez superficiellement et semez votre engrais vert, enfouissez très légèrement la semence.

Croissance : Laissez pousser l’engrais vert jusqu’à la date à laquelle vous décidez d’implanter votre nouvelle culture en tenant compte du fait qu’il faudra le broyer

Couper : Avec une tondeuse en position haute et en prenant une demi-largeur ou bien à la débroussailleuse.

Enfouissement :

Le laisser sécher environ 2 à 3 semaines et attendre à peu près 6 à 8 semaines une fois enfoui dans la terre

Planter ou semer : Plantez ou semez votre nouvelle culture.

Ayez le réflexe engrais vert

Au potager, au jardin d’ornement dans les massifs d’annuelles entre deux saisons. Dans les grands jardins consacrez un espace où vous laisserez monter à graine votre phacélie, elle se ressèmera d’une année sur l’autre avec pratiquement aucun entretien.

Avant la création d’un jardin, sur un terrain nu, si vous n’avez pas le temps d’engager les travaux, plutôt que de laisser le sol s’envahir par les « mauvaises herbes » semez un engrais vert (mais n’oubliez pas de le broyer avant qu’il ne monte à graines).

Le saviez-vous ?

Les sols lourds limoneux argileux se tassent et forment une croûte végétale, c’est le phénomène de la battance ; la capacité d’infiltration de l’eau est alors très altérée.

L’évaporation de l’eau sur un sol nu est 3 fois plus importante que sur un sol végétalisé, les apports d’eau par la condensation (rosée en fin de nuit) sont également très importants.

Il ne faut pas apporter d’engrais à une culture d’engrais vert car un des objectifs est de mobiliser et de stocker les éléments nutritifs non utilisés par la culture précédente pour éviter qu’ils soient lessivés et perdus pour la culture suivante.

Le stade limite à ne pas dépasser pour broyer l’engrais vert est sa floraison, sinon vous risquez d’avoir un semi naturel qui envahira votre culture suivante.

Le bon choix de l’engrais vert

Pour respecter le principe de rotation des cultures, il faut que la famille à laquelle appartient votre engrais vert soit différente de celle de la culture qui la précédait et la suit.

Quelques exemples d’engrais verts

La moutarde : famille des Brassicacées (ex : chou, colza….) Crucifères, ses fleurs sont jaunes sa croissance est très rapide, elle a un fort pouvoir couvrant, gourmande en azote et ayant des racines relativement profondes, c’est un véritable piège à nitrate évitant ainsi les risques de lessivage, c’est également un moyen de lutter contre les nématodes.

La vesce : famille des Fabacées (ex : haricot, pois … légumineuses. Fleurs bleu-violet permet de fixer l’azote atmosphérique grâce à des bactéries (du genre Rhyzobium) qui vivent en symbiose avec vesce au niveau de ses racines qui formant des nodosités, elle se plait dans les terres calcaires

Le sarrasin : famille des polygonacées (ex : oseille, rhubarbe, fleurs blanches très mellifères, il se plaît dans les terre acides, il a un bon pouvoir désherbant.

La phacélie : famille des Hydrophylacées, aucun légume n’appartient à cette famille, vous êtes donc sûr de respecter les règles de la rotation des cultures. Ses fleurs sont très décoratives et riches en pollen, c’est une excellente plante mellifère, elle a un fort pouvoir couvrant, ses racines sont très développées et descendent profondément,  la phacélie permet de lutter contre les nématodes.

Les bons gestes au bon moment

A l’automne, il est conseillé de semer l’engrais vert au plus tard fin septembre début octobre pour lui donner le temps de bien se développer avant les premières gelées, Â cette époque de l’année vous laisserez l’engrais vert broyé en mulch à la surface du sol tout l’hiver et vous pourrez l’incorporer au printemps suivent.

Partie aérienne. Sa floraison est souvent très belle, il attire de nombreux insectes polinisateurs comme les abeilles et les bourdons et les insectes auxiliaires comme les coccinelles et les syrphes. Une fois semé, l’engrais vert ne demande pas d’entretien sa croissance est rapide. Il a un fort pouvoir couvrant et concurrentiel vis-à-vis des mauvaises herbes comme le chiendent, il protège le sol de l’érosion par la pluie (évitant le phénomène de battance et de ruissellement, il évite également le dessèchement et l’effet stérilisateur des rayons du soleil pour les micro-organismes lorsqu’il frappe directement le sol). Une fois broyé, séché puis incorporé au sol, toute cette biomasse va constituer un excellent engrais organique végétal.

Partie souterraine. Les engrais verts de la famille des légumineuses, (vesce, trèfle, luzerne,…) fixent l’azote atmosphérique. Les racines des engrais verts sont très développées et descendent plus profondément que celles des autres légumes : elles remontent en surface des éléments nutritifs et elles ameublissent le sol. La moutarde est championne dans ce domaine, c’est un véritable « piège à nitrate » Elles agissent sur la structure des sols lourds et argileux en les ameublissant et les décompactant. Après broyage et incorporation à la terre, l’engrais vert va être transformé en éléments minéraux assimilables et en humus grâce à l’activité des micro–organismes saprophytes au détriment des pathogènes diminuant ainsi les risques d’attaques de parasites sur la culture suivante. La culture d’un engrais vert comparée à une parcelle restée nue pendant l’hiver a pour effet de multiplier par 4 la population de vers de terre.

 

 

Source « Jardinez au naturel » guide pratique Solabiol